Travailler par fortes chaleurs
Conformément au Code du travail, « l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale de tous les travailleurs ».
Dans ce cadre, tout employeur doit être conscient des risques qu’une chaleur extrême peut avoir sur ses employés : un risque d’épuisement et/ou de déshydratation, et un risque de coup de chaleur.
Prendre des mesures adaptées
Dispositions spécifiques « Gestion sanitaire des vagues de chaleur »
Le tableau ci-dessous définit les niveaux de vigilance météorologique. Si vous êtes employeur, ci-dessous les mesures générales que vous devez prendre en compte et retranscrire dans le « document unique d’évaluation des risques » liés aux ambiances thermiques :
Définition | Vigilance Météorologique Correspondante | Populations susceptibles d'êtres impactées |
---|---|---|
Pic de chaleur : chaleur intense de courte durée (un ou deux jours) | JAUNE | Populations fragiles : personnes âgées, enfants en bas âge, personnes prenant certains médicaments, personnes en situation de handicap. |
Épisode persistant de chaleur : températures proches ou en dessous des seuils départementaux et qui perdurent dans le temps (supérieure à trois jours). | ||
Canicule : période de chaleur intense pour laquelle les températures dépassent les seuils départementaux pendant trois jours et trois nuits consécutifs. | ORANGE |
Populations surexposées : personnes sans abri, travailleurs surexposés à la chaleur, populations en habitat surexposé à la chaleur, sportifs, notamment de plein air. |
Canicule extrême : canicule exceptionnelle par sa durée, son intensité, son étendue géographique, à fort impact sanitaire, avec apparition d’effets collatéraux. | ROUGE | Ensemble de la population exposée. |
Vous êtes employeur, voici les mesures générales à prendre en compte et retranscrire dans le « document unique d’évaluation des risques » liés aux ambiances thermiques et adopter les mesures de prévention permettant d’assurer la santé et la sécurité des salariés :
- renouveler l’air de façon à éviter les élévations exagérées de température dans les locaux de travail fermés ;
- mettre à disposition de l’eau potable et fraîche ;
- fournir aux salariés des moyens de protection contre les fortes chaleurs et/ou de rafraîchissement.
Quelques conseils pour travailler en cas de fortes chaleurs :
- buvez régulièrement ;
- portez des vêtements légers qui permettent l’évaporation de la sueur (exemples : vêtements de coton), amples et de couleur claire si le travail est à l’extérieur ;
- signalez à votre employeur si vos vêtements et équipements de protection individuelle sont sources d’une gêne supplémentaire ;
- adaptez votre rythme de travail selon votre tolérance à la chaleur ;
- demandez à votre employeur d’organiser le travail de façon à réduire la cadence, notamment en aménageant les plages horaires de travail ;
- réduisez ou différez les efforts physiques intenses, et demandez à votre employeur de reporter les tâches ardues aux heures les plus fraîches ;
- demandez à votre employeur d’alléger la charge de travail par des cycles courts travail/repos ;
- redoublez de prudence, si vous avez des antécédents médicaux et si vous prenez des médicaments.
Vigilance rouge, que faire ?
Lorsqu’un département passe en vigilance rouge, compte tenu du caractère exceptionnel de ce phénomène, il appartient à tout employeur, au titre de son obligation de sécurité, de procéder à une réévaluation quotidienne des risques d’exposition pour chacun de ses salariés en fonction de la température et de son évolution en cours de journée, de la nature des travaux devant être effectués, notamment en plein air et comportant une charge physique, et de l’état de santé des travailleurs.
Si les précautions prises sont insuffisantes pour garantir la santé et la sécurité des travailleurs, l’activité doit être suspendue. Les entreprises peuvent alors recourir au dispositif d’activité partielle ou de récupération des heures perdues. Concernant le secteur du BTP, les employeurs peuvent bénéficier du dispositif « intempéries ».
Il revient à l’employeur de prêter une attention particulière à certains publics plus vulnérables : femmes enceintes, personnes souffrant de pathologies chroniques ou en situation de handicap…
Pour rappel, il est interdit aux employeurs d’affecter des jeunes aux travaux les exposant à des températures extrêmes susceptibles de nuire à leur santé (art. D. 4153-36 du Code du travail) ; il n’existe pas de dérogation à cette interdiction.
Le système d’inspection du travail sera, comme chaque année, mobilisé pour prévenir et gérer les risques liés aux vagues de chaleur.
Le numéro vert « Canicule Info Services » est activé en amont ou en période de vigilance.