Diminuer le niveau sonore et favoriser le confort grâce à une acoustique performante
Si vous pensez :
- Qu’un traitement acoustique est réservé aux locaux de « grosse métallurgie »,
- Qu’il n’est pas utile,
- Que son coût est très élevé,
- Qu’il est compliqué à mettre en œuvre,
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Bien souvent, il y a confusion entre traitement acoustique et isolation phonique. Nous conviendrons que ces notions sont proches : elles visent à optimiser la gestion du bruit, bien souvent, en le réduisant. Cependant, elles diffèrent sur un point majeur :
- Le traitement acoustique cherche à optimiser le son à l’intérieur d’une même pièce,
- Alors que l’isolation phonique (ou acoustique) cherche à empêcher que le bruit extérieur à une pièce ne s’y propage.
Le traitement acoustique a pour objectif d'améliorer les caractéristiques phoniques d'une salle en limitant les réflexions sonores sur les parois. L'absorption ou la diffusion sonore, permettent de limiter le temps de réverbération (TR) du local. L'absorption acoustique est le phénomène qui permet de réduire la pression sonore (Lp) par passage du son au travers de matériaux absorbants. L'absorption sert à améliorer l'environnement phonique d'un atelier ou d'une salle en y réduisant la réverbération des ondes sonores.
Que ce soit dans l’industrie, au bureau, à l'école ou au restaurant, nous avons tous fait l'expérience désagréable de l'inconfort lié à une mauvaise acoustique. Nous passons la grande majorité de notre temps en intérieur. Il est donc important d'analyser l'impact de l'acoustique sur notre santé, notre concentration, notre productivité et notre bien-être général.
Plusieurs études révèlent que l'acoustique est un élément physique majeur de notre environnement intérieur et soulignent son impact sur notre bien-être psychologique et physiologique. L'exposition à de mauvaises conditions acoustiques même pendant une courte durée entraîne un défaut de concentration. Elle peut aussi rendre plus difficile le traitement des informations et l'exécution de certaines tâches, mais aussi nuire à l'intelligibilité de la parole. Conséquence : tout le monde dans la pièce parle plus fort. Ce phénomène est appelé "l'effet cocktail".
Pour réduire les effets d'une acoustique non maîtrisée, nous devons mettre en place des matériaux permettant d'absorber et d'atténuer le niveau sonore ambiant et d'empêcher la réverbération.
Basiquement, il faut au minimum traiter toute la surface du plafond en matériaux absorbants (hors luminaire, extracteur de fumée, gaine de ventilation, etc.)
Le traitement acoustique consiste à recouvrir une partie des parois d’un local, généralement le plafond mais parfois aussi les murs, d’un matériau absorbant afin de limiter au maximum l’amplification du bruit. Bien sûr, l’absorption n’est jamais totale mais elle a un impact important sur le niveau sonore ambiant.
Comment choisir les matériaux ?
La valeur du coefficient d'absorption d'un matériau absorbant est exprimée en alpha sabine (noté αw) et comprise entre 0 et 1. Si le matériau n'est pas absorbant, le coefficient d'absorption sera proche de 0. A l'inverse, si le matériau est très absorbant, le coefficient d'absorption sera proche de 1.
A l’achat, il faut donc demander des matériaux avec un coefficient alpha sabine proche de 1.
La norme internationale NF EN ISO 11654 comprend cinq classes représentant les performances d'absorption : de A à E.
Dans le secteur tertiaire, on recherchera uniquement des matériaux de classe A.
Les matériaux de classe A ont un αw > 0.9
Il existe plusieurs modes de mise en œuvre d’un traitement acoustique de local :
- En revêtement de plafond ou en faux-plafond. Dans ce dernier cas, il est fréquent qu’un vide d’air, appelé plénum, soit laissé entre le plafond rigide et le faux-plafond constitué de matériau absorbant. Ce vide d’air contribue à augmenter l’absorption. En principe, il doit être de 200 mm.
- En revêtement mural.
- En baffles suspendus verticalement. Ils sont plus faciles à installer et donc à utiliser pour corriger les locaux en activité.
Des exemples
Panneaux suspendus en plafond (blanc) et mur (noir)
Avant |
Après |
5 fiches techniques réalisées par le Centre de Mesures physiques de la Carsat Hauts-de-France et un document de l’INRS
Généralités sur la |
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ED 6103 - INRS : |
Quelles sont les règles concernant la correction acoustique ?
Normes acoustiques et réglementation pour la protection des travailleurs :
Arrêté du 30 août 1990 pris pour l’application des articles R4213-5 et R4213-6 du code du travail et relatif à la correction acoustique des locaux de travail :
« Les locaux dans lesquels doivent être installés des machines ou des appareils susceptibles d'exposer les travailleurs à un niveau d'exposition sonore quotidienne supérieure à 85 dB (A) doivent être conçus, construits ou aménagés de façon à :
- Réduire la réverbération du bruit sur les parois lorsque la réverbération occasionne une augmentation notable du niveau d'exposition des travailleurs,
- Limiter la propagation du bruit vers les autres locaux occupés par des travailleurs. »
Arrêté du 30 juin 1999 : Caractéristiques acoustiques des bâtiments d’habitation
Arrêtés du 25 avril 2003 : Limitation du bruit dans les établissements d’enseignement – Limitation du bruit dans les établissements de santé – Limitation du bruit dans les hôtels
Concernant les bureaux et espaces associés (Bureau individuel ou collectif, call-center, open-space, restaurant, salle de réunion, …) , on se rapprochera des normes :
- NF S 31-080 : Janvier 2006 – Acoustique – Bureaux et espaces associés – Niveaux et critères de performances acoustiques par type d’espace
- NF EN ISO 3382-3 : Février 2013 – Acoustique – Mesurage des paramètres acoustiques des salles — Partie 3 : Bureaux ouverts
- NF S 31-199 : Mars 2016 – Acoustique – Performances acoustiques des espaces ouverts de bureaux